samedi 18 mai 2013

Mais qu'est-ce qui fait courir Tournesol ?

Dans des commentaires de ce blog, a été soulevé la question : pourquoi fait-on de la recherche ?

Je vais essayer de donner ma réponse personnelle.

D'abord et avant tout parce que j'adore ça, que c'est le métier le plus beau qui soit, et qu'après tant d'années il me passionne toujours autant.

Ensuite, parce que je suis bien payé pour faire ça par l'état français. Ce n'était pas le cas quand j'étais jeune chercheur et j'avais autant de plaisir à faire mon boulot. J'aime ça mais c'est quand même pour un salaire que je bosse. Je fais de mon mieux pour le mériter. 

Par ambition collective : pour mon équipe, pour le pays où j'habite. Je ne vois pas pourquoi ce serait plus con d'être supporteur d'INRIA ou de la recherche française que du PSG ou de l'équipe de France de rugby. (J'insiste sur l'esprit sportif et la place importante des troisièmes mi-temps.) Je peux même me trouver des excuses : la France propose des valeurs dans le cadre de la recherche que je défends.
-- Sans cela, il n'y a aucune raison pour essayer d'attirer les meilleurs étudiants dans nos labos. Laissons les aller à Stanford, Pékin ou Bangalore. --

Par ambition personnelle ? Finalement assez peu je crois ; car pour moi la recherche est plutôt un truc collectif. Bien sûr, un papier accepté à une conf prestigieuse me procure un plaisir énorme. Idem pour un invitation à un comité de programme d'une telle conf. Mais c'est parce que la qualité de ce que je fais est reconnu. La gloire ? La célébrité ? Faut pas déconner. On est connu par quelques dizaines de personnes. Non désolé.  Ce n'est pas ça qui me motive. 

Pour l'avancement de la science ? Ouais. Si on veut. Mais si je pensais trop à ça, j'aurais arrêté la recherche depuis longtemps, tétanisé par l'importance de l'enjeu. Chacun pose sa pierre plus ou moins grosse, plus ou moins solide, plus ou moins belle. Et ensemble nous construisons un bel édifice. Non désolé c'est trop abstrait pour moi.  Ce n'est pas ça qui me motive. 

3 commentaires:

  1. Bonsoir,

    Je viens de lire votre billet et je constate malheureusement que
    vous ne répondez pas du tout à mes interrogations. Je note
    d'ailleurs que vous n'avancez toujous aucun argument pour
    justifier votre souhait d'"attirer les meilleurs", et qui
    donc justifierait un enseignement en anglais. Le lien entre
    ces deux propositions n'étant par ailleurs pas si évident que
    vos écrits pourraient le laisser penser.

    J'en profite pour vous signaler ce billet sur ce sujet:
    http://www.pouriaamirshahi.fr/2013/05/20/enseignement-en-anglais-ce-qui-est-progressiste-ce-qui-ne-lest-pas/

    Vous écrivez ci-dessus "la France propose des valeurs dans le
    cadre de la recherche que je défends." Est-ce la recherche
    que vous défendez ? ou bien les valeurs proposées ? Et quelles
    sont ces valeurs d'après vous ?

    Je vous interrogeais non pas sur vos motivations pour exercer
    le métier de chercheur, mais sur la façon dont vous intégrez
    dans votre activité les pressions politiques poussant notamment
    la recherche à se soumettre aux impératifs économiques, ainsi
    que tout le cortège qu'implique cette injonction: recherche
    court-termiste, "nouveau management public" aboutissant à des
    dépressions et des suicides dans un contexte de compétition
    à tous les étages. Voyez-vous tout cela ? Ou bien vous
    contentez-vous de suivre le mouvement de l'"excellence"
    auto-proclamée ?

    A vous lire, j'ai l'impression que vous êtes un peu dans votre
    bulle...

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  2. Désolé si vous ne comprenez pas. Je pense avoir été clair.

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  3. Bonjour,

    Blogueuse, j'ai découvert votre travail un peu par hasard ce matin. Ce que vous faites m'intéresse,j'y travaille aussi un peu à ma façon... La question que je me pose en ce moment: pourquoi aime-t-on la complexité?

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