samedi 25 avril 2020

Patrimoine informatique

Numéro 73 de la Revue Patrimoine Industriel du Cilac réalisé avec la SIF et Software Heritage, en accès ouvert dès sa parution. Numéro collector inédit en format papier : pour 25 €. 

Ma participation 
  • Serge A. 
Florence HACHEZ-LEROY, Quel patrimoine pour l'informatique ? p. 8
  • Serge A. Claire MATHIEU, Images de la transformation numérique. p. 82

  Le numéro 73, ©cilac

Les enjeux du numérique renforcés par la crise du Covid-19

Podcast sur canal académie

Selfie au temps du confinement


mercredi 22 avril 2020

Transport de données : comment Internet tient la charge en mode confinement

j'ai participé à : https://pixees.fr/transport-de-donnees-comment-internet-tient-la-charge-en-mode-confinement/
très cliqué...

lundi 20 avril 2020

samedi 18 avril 2020

Contact tracing contre Covid 19

Une version plus récente de cet article est paru dans le blog binaire du Monde.

https://www.lemonde.fr/blog/binaire/2020/04/20/contact-tracing-contre-covid-19/

aussi sur theconversation.fr

dimanche 12 avril 2020

J beaucoup : Les mains, tu te laveras

Confinement pour tromper la chance. Chacun joue sa pomme aux dès, gagne peut-être ou la sale bête rafle tout.

La galère coule en direct dans l’actualité, les rendez-vous des autorités, les mauvaises nouvelles qui succèdent aux pires, dans les chiffres exponentialisants, obsédants, les courbes, les statistiques, les dérivées premières et secondes, dans la progression mortelle ralentie, les pics à venir. En attendant Godot, la vie se mesure à la petite cuillère.

On se raccroche à ce qu’on peu, hydroalcoolique, hydroxychloroquine, choc cytokinique... On aimerait le risque pour soi, mais le risque est collectif. Médecine, force de l’espoir, peur que cela foire. Hydroxychloroquine, on y croirait presque. Tapis ! Mais, d’autres choisissent. En attendant remèdes et vaccins, la vie se mesure à la petite cuillère.

Dans les EPHAD, les vieux vivent seuls, lentement, meurent seuls, hâtivement, de ne plus vraiment vivre.

Distanciation sociale. Le numérique en place de la real life. WhatsApp, Skype, Zoom… courriels, blogs… A-t-on jamais été aussi proche des autres ? Photos, vidéo, humour en boucle, articles à partager, à oublier, pour oublier. Une fibre, le fil du mobile, rattachent au passé, au futur sans la bête. Fracture territoriale, fracture sociale, fracture cognitive…


Balade dans Paris muet, Paris tétanisé, Paris terrifié. On croise un inconnu. On s’écarte, peut-être un petit signe de main pour s’excuser de détourner la tête. Plus loin, un clodo, camarade de naufrage, chantant sa solitude. Au coin d’une rue, un masque bricolé, carnaval, halloween, mardi gras. Bientôt tous chamanes, en croisières apotropaïques sous le soleil qui en a vu d’autres, dans des rues désertées, livrées aux chants conquérants des oiseaux.

Wuhan, Lombardie, Mulhouse, Seine-Saint-Denis… ? Géographie du hasard, de la misère. Certains, réfugiés épidémiques, restent chez eux. D’autres se foutent du confinement comme de leur premier virus, résistants aux ordres, collabos de la sale bête. Les codes sont dérangés. Médecins, infirmières, aides soignants… caissières, livreurs, éboueurs… risquent leurs peaux pour nous soigner, nous faire bouffer, ramasser notre merde… Fantassins héroïques d’une sale guerre, « au milieu des fléaux … plus de choses à admirer que de choses à mépriser. » Concerts de casseroles.

L’industrie s’arrête là. La bourse plonge. Loi d’urgence d’un jour devient loi de toujours ? Qui tire les cartes ? Qui paiera le prix ? Ceux qui payaient déjà pour une société oublieuse d’égalité et de fraternité.


Petit pangolin. On vivait sans te connaitre. Ils t’ébouillantaient en médecines de margoulins. Tu te venges de leur cruauté, de leur bêtise, de nos ignorances ? Petite planète. On savait ton massacre et on a attendu l’ami Covid pour prouver qu’il n’était pas inéluctable. Tu te venges de nos conneries ? Le jour d’après, on arrosera le retour à la vraie vie… pour recommencer comme en 14 ? On aimerait croire que non, que nous serons enfin prêts à écouter, prêts à partager. Hineni !

mercredi 1 avril 2020

J16 (1er avril) Les fleurs ne sont plus périssables

Va-t-on interdire les fleurs à usage unique ?
La Commission européenne a publié le 11 mars 2020 un nouveau plan d’action contre le gaspillage dans l’UE de ressources naturelles. Il s’agit d’arriver à une limitation drastique des quantités de déchets (500 kilos par européen en 2017) et d’emballages (173 kilos). Sont visés en premier lieu, les appareils électroniques dont la fabrication est la cause d’un gaspillage d’énergie et de matières premières. Il est insensé d’avoir à changer si souvent son smartphone quand on pourrait utiliser des pièces remplaçables et réparables. Selon la Commission : « A l’heure actuelle, l’économie est encore essentiellement linéaire, puisque 12% seulement des matières et des ressources secondaires y sont réintroduites ». La Commission travaille sur des dispositions qui limiteront les usages uniques, permettront de lutter contre l’obsolescence prématurée et interdiront la destruction des marchandises durables invendues ». L’association « Les Amis de la Terre » salue cette avancée en regrettant l’absence d’objectifs chiffrés.

Fleur de tournesol éternelle, Everlasting
Parmi ces ressources gaspillées, il faut aussi s’intéresser aux fleurs dont la présence est essentielle à la survie des abeilles dont la disparition menacerait l’ensemble de la végétation. Le conseiller allemand, Dr. Seltsam, a donc annoncé qu’il était envisagé d’interdire la vente de fleurs à usage unique. Cela a fait flamber le cours d’une startup d’Indianola, Sunflower County, qui a mis au point une fleur de tournesol qui ne flétrit jamais. Everlasting propose déjà plusieurs variétés d’Ikébana à base de ces fleurs. Si le coût de la fleur peut donner à réfléchir (9.99 dollars), elles permettent de fleurir son appartement en permanence sans avoir à passer par le fleuriste. Contredisant le Grand Jacques, on pourra bientôt amener à son ou sa chérie des fleurs plutôt que des bonbons parce qu’elles seront moins périssables.

Je vous ai apporté des bonbons… Parce que les fleurs c’est périssable. Jacques Brel
La technique mise au point par Everlasting consiste à bloquer le processus de vieillissement de la fleur, ou plus précisément à introduire un gène correcteur de ce vieillissement. Un effet secondaire de la modification génétique est le blocage du mécanisme de pollinisation.
Le Dr. Seltsam a dit suivre les développements de cette technologie avec intérêt. Il envisagerait même de doter chaque citoyen d’un quota de fleurs que lui, ses parents ou ses descendants pourraient utiliser de la naissance à la mort, voire même se transmettre via les héritages.
Les fleurs en tissus (voir le tutorial), les couronnes de fleurs séchées, les fleurs en pots de terre cuite depuis le néolithique, la quête d’ornements floraux non périssables ne datent pas d’hier. On pourrait ajouter qu’une fleur est déjà éternelle, la « Petite fleur » de Sydney Bechet, à réécouter absolument.

Sidney Bechet : Petite Fleur CD (2006) – Intense, Oldies
On peut s’inquiéter de possibles effets délétères de fleurs génétiquement modifiées, et souligner que cela ne règlera pas l’extrême gravité de la dégradation de la biodiversité et de la disparition massive d’espèces de fleurs. Maintenir la biodiversité en la manipulant génétiquement ? Au secours ! L’application numérique Plant@net de sciences participatives aide à identifier des plantes à partir de photos. Pourrait-elle permettre de mettre en place un plan massif de sauvegarde des espèces de fleurs menacées ?

Poisson combattant, Aquaportail
La manipulation génétique pour vaincre la mort est un domaine de recherche actif, y compris pour les humains. Mais voulons-nous devenir immortels ? A plus court terme, Everlasting travaille sur des poissons d’aquarium qui vivraient éternellement. Ils expérimentent sur le Combattant à la « queue-de-voile » qui arrive à vivre déjà à vivre jusqu’à deux ou trois ans en aquarium. Madame Dagotte, la pédégère d’Everlasting, a déclaré : « Une difficulté pour notre recherche est que les tests prennent très longtemps ; nous expérimentons aussi des techniques d’accélération de la vie biologique pour vérifier la résistance de nos produits. » Allez comprendre les scientifiques !

Une biologiste d’Everlasting amène son poisson Combattant en balade. Serge A.