Ce texte me parait si vrai que j'ai des doutes sur sa véracité. Même s'il est faux, merci Marie-Christine.
Léo Szilàrd (1898-1964), premier concepteur de la réaction en chaîne (dès 1933), auteur de la lettre cosignée avec Einstein pour convaincre le président Roosevelt de fabriquer la bombe A... Ce visionnaire (pour bien d'autres raisons que nous ne détaillerons pas) consacra la fin de sa vie à la défense d’un monde dénucléarisé et à l’écriture de nouvelles. Dans l’une d’elles "la voix des dauphins", un milliardaire demande au personnage principal, un chercheur, comment on pourrait ralentir l’avancée de la science, trop rapide selon lui.
Le chercheur répond : « On pourrait mettre en place une agence dotée annuellement de trente millions de dollars. Les chercheurs ayant besoin d’argent pourraient y faire des demandes, en se montrant convaincants. Comptons pour examiner les dossiers dix comités, chacun composé d’une douzaine de chercheurs. Prenons les chercheurs les plus actifs et nommons-les membres de ces comités… Premièrement, les meilleurs chercheurs seraient soustraits à leurs laboratoires et occupés à l’évaluation des dossiers. Deuxièmement, les chercheurs cherchant de l’argent se concentreraient sur des questions jugées prometteuses, et sur lesquelles ils seraient à peu près sûrs de pouvoir publier rapidement. Les premières années, il y aurait certainement une augmentation notable de la production scientifique ; mais à force de rechercher les choses évidentes, bientôt la science se tarirait… Il y aurait des modes, et ceux qui les suivraient auraient les crédits. Ceux qui ne les suivraient pas n’en auraient pas, et apprendraient rapidement à suivre les modes à leur tour. »
Léo Szilàrd, The Voice of the Dolphins, Simon et Schuster, 1961.
vendredi 4 février 2011
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