mercredi 25 août 2010

P ≠ NP, Sexe et SMS

Selon une enquête aux US, les jeunes de moins de 25 ans répondent à des messages électroniques pour :
  1. 22% en réunion
  2. 49% en mangeant
  3. 24% sur les gogues
  4. 10% quand ils baisent.
Voir http://adage.com/article?article_id=143705 (trouvé sur le tweet de FB)

C'est encore une expression de la supériorité de la nouvelle génération: ils sont plus "multithreaded" (multi-tâches?) que leurs anciens.

Une enquête indépendante sur un échantillon de 3 personnes dans le RER B a conduit à des résultats similaires. Un exposé devant la direction de l'INRIA a montré que dans les tranches plus âgées, jusqu'à 87% des personnes assistant à une présentation peuvent en même temps répondre à des messages électroniques.

PS: je voulais écrire un article sur la nouvelle "preuve" de P ≠ NP. J'étais très intéressé parce qu'elle utilise la théorie des modèles finis. Mais voilà, j'ai fini sur un sujet plus léger.

jeudi 19 août 2010

Mes livres numériques à moi

J'ai regardé les formats de livres numériques, et voilà mes deux romans en format epub.

Le Livre d'Axel
Hirondelles sur le Web
PS: les versions epub sont thanx to Pierre S.

Webdam Access

Dans l'article précédent, je racontais les derniers jours de la vie privée. J'aurais aussi pu mentionner les trous de sécurité des smart phones, les virus qui s'infiltrent sur ces téléphones comme sur les PCs pour violer l'intimité numérique, ou du vol d'identité. Sur une note plus positive, je vais parler ici de travaux sur un Web plus protégé, notamment autour de la thèse d'un de mes doctorants, Alban Galland.

Le point de départ de Webdam Access est d'utiliser des signatures et de l'encryption pour protéger les données sur le Web. Evidemment, si je vous passe une photo encryptée et son secret, rien ne vous empêche, après l'avoir décryptée, de la publier sur un site quelconque. On va juste essayer de définir ce qui est autorisé ou pas, et de garantir que vous ne vous puissiez pas prouver que vous avez le droit de faire ça. C'est un peu minimum mais c'est déjà beaucoup. Donc on attache à toutes les informations des droits d'accès. On impose des règles comme " vous ne pouvez donner en clair une information à quelqu'un que si vous avez la preuve qu'il a le droit de l'avoir. " On attache aussi des informations de provenance aux informations, elles aussi authentifiées. Bref, on réalise collectivement un contrôle d'accès semblable à ce qu'on trouve dans les bases de données mais dans un environnement où de nombreux " pairs " partagent de l'information. Si tous les pairs sont honnêtes, on aura un système sûr. Sinon, si quelqu'un réalise une action illégale à l'intérieur du contexte sécurisé, on saura le détecter. Ailleurs, c'est la jungle du Web. On peut évidemment combiner tout cela avec d'autres techniques comme le watermarking (marquage en filigrane) qui permet de glisser, par exemple dans une copie de photo, une signature invisible qui permet de la distinguer d'autres copies et ainsi de détecter qui a " fuité ".
Dans ce cadre distribué, la gestion de données peut vite devenir une tâche de raisonnement complexe : trouver qui possède l'information cherchée, trouver une preuve de son droit d'accès à cette information, peut-être décrypter et vérifier que personne n'a triché. Une des difficultés est la gestion des mises-à-jour. Comment je fais pour révoquer maintenant les droits de quelqu'un sur un rapport, quand des tas de gens croient savoir que cette personne a le droit de le lire ?
Pour plus d'info, contacter Alban.Galland <à> inria.fr

mardi 17 août 2010

On cache tout – On cache rien

La globalisation de la société s'accompagne d'une autre globalisation peut-être aussi effrayante, celle de la vie privée. Après la famille, la tribu, le village, la ville, vous voilà plongés dans le réseau universel. Du 22 à Asnières, vous êtes passés brutalement à machin@gmail.com. Comme vos jobs, vos adresses sont délocalisées. Vous n'êtes plus nulle part et pourtant jamais vous n'avez été aussi suivis, tracés, espionnés : CCTV, Navigo, GPS, CB, etc. Vos trucs à vous, votre petite vie étriquée qui n'intéresse personne, sont exposés dans leurs moindres détails.

Une bêtise de jeunesse que vous vouliez cacher, des goûts que vous préféreriez garder pour vous, des entorses banales à la loi ou à des morales trop étriquées. Tout peut y passer ! Pas de droit à l'oubli, pas de droit au secret. Des pages Web viennent réveiller des souvenirs que vous aimeriez gommer, des blogs, des forums, les ressasser, leurs images peut-être vous hanter. Vous n'êtes rien et pourtant, vous vous mettez à exister dans des recoins du Web contre votre gré. Des ennemis ou pire des "amis" viennent vous rappeler vos erreurs, ou juste raconter, déformer des vérités qui ne leurs appartiennent pas. Et puis la rumeur peut enfler, et détruire encore plus efficacement que la langue de vipère ou le corbeau d'antan. Comment lutter contre une pieuvre qui enveloppe la terre avec la mémoire infinie de ses téraoctets ?

On vous avait dit que le Web apportait la connaissance universelle. On avait oublié de vous dire qu'il traînait dans ses guêtres, la commère de tous les commérages. L'informatique procure des moyens considérables pour obtenir des informations sur vous, les stocker dans des bases de données innombrables - vos comptes bancaires, vos mails sur Google, vos amis sur Facebook, vos bookmarks sur Firefox Sync, etc - et maintenant les disséminer. Les lois sur la protection de la vie privée (comme Informatique et Liberté) se révèlent bien inefficaces devant l'ampleur du problème.

Est-ce que la techno qui nous a mis dans ce merdier peut nous sortir de là? Je crains que non. La loi pourrait. Mais j'ai peur que les remèdes ne soient bien pires que le mal. Un flicage intensif ne servirait que les dictateurs et les moralisateurs de tous poils.

Alors on fait quoi ? On peut s'acheter une île, y interdire les nouvelles technologies, ou à défaut de l'argent pour, rejoindre les derniers rescapés du fléau, SDF et autres IAPF (Internet Access Provider Free).


















Il faut plutôt apprendre à vivre avec ces nouvelles technologies. Il faut apprendre à ne pas mettre tout et n'importe quoi sur le Web. Publier le nom de votre coup de foudre d'hier soir sur Facebook, ce n'est peut-être pas très intelligent. Mettre la photo d'un pote très ému sur votre blog, ce n'est pas drôle. Il faut apprendre à se protéger. Il faut développer pour le Web, des règles de bases de vie en communauté.

PS : Dr. Twitter et M. Carpe. A coup de blogs, de tweets, et autres instruments de ramdam, nous prenons tant de plaisir à nous raconter dans un étalage qui donne parfois le vertige, la nausée. Et en même temps, on aimerait vivre caché? On veut dire ou on veut taire ? C'est quoi cette schizophrénie ?